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DÉCENTRALISATION

Marseille future métropole d'intérêt européen

Les Echos n° 21302 du 30 Octobre 2012 • page 6

Opération séduction. Après le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, la ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a fait le déplacement hier à Marseille. Objectif : convaincre les élus des Bouches-du-Rhône de rallier le projet gouvernemental de métropole autour de Marseille. Pas n'importe quelle métropole car la ministre a annoncé sa volonté de créer une « métropole d'intérêt européen ». Dans un communiqué diffusé vendredi, une soixantaine d'entre eux réaffirmaient leur refus de se voir absorber par ce statut. « La ville de Marseille ne peut exiger des mairies du département qu'elles assument ses choix », écrivaient-ils.

Le gouvernement ne l'entend pas de cette oreille : il vient de les contraindre à deux mois de concertation pour définir la composition, les modalités d'exercice et les compétences du projet métropolitain marseillais. Une loi est prévue au printemps prochain.

Les grandes lignes en ont été esquissées par la ministre. Pas question de fusion ni de métropole au sens de la loi de 2010 qui absorberait ipso facto, de toutes parts, des compétences de la région, du département, des communes qui la composent. « Nous voulons créer autre chose, entre ces métropoles trop rigides et les pôles urbains trop fragiles », affirme son entourage. Le rôle des maires et ses compétences de proximité comme le droit du sol serait non seulement préservé, mais renforcé. « Les communes seront les piliers de la métropole, assure la ministre. La solution innovante sur laquelle j'ai demandé à mes services de travailler doit permettre de renforcer l'efficacité des politiques publiques les plus structurantes en préservant des compétences de proximité. »

« Un échelon de trop »
Dans ce contexte, les jours des six communautés urbaines actuelles sont comptés : « C'est un échelon de trop dans le dispositif territorial », a dit la ministre.

Leur responsabilité pourrait être redistribuée auprès d'une conférence des maires qui opérerait le futur pôle Marseille-Provence Métropole. Pas moins de 80 communes pourraient intégrer ce périmètre ouvert à sa marge à d'autres municipalités qui le souhaiteraient.

Par effet mécanique, la dotation de l'ensemble sera supérieure à celle des communautés de communes prises indépendamment, et l'Etat apportera en contrepartie les crédits nécessaires à la réalisation de plusieurs équipements structurants, notamment dans le domaine des transports et de la logistique portuaire.


 
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